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Énorme scandale à Cardiff : des barbares sévissent à l'hôtel de ville
De notre correspondant : Bernard Le Nail

Publié le 17/09/08

ABP

CARDIFF — La Ville de Cardiff qui avait fait acte de candidature, il y a quelques années, pour être « capitale européenne de la culture », sans succès, risque d'acquérir dans les semaines qui viennent la réputation de « capitale européenne de la barbarie ».

On a en effet appris il y a quelques semaines que le conseil municipal avait pris une délibération complètement folle l'année dernière consistant à mettre en vente sur le marché 18 000 livres anciens de ses collections patrimoniales afin de trouver l'argent qui lui manque pour achever l'équipement de sa nouvelle bibliothèque publique, dont le coût a largement dépassé le budget initial.

Cette décision avait été prise dans la plus grande discrétion l'an dernier, le 11 janvier 2007, par approbation d'un rapport intitulé « Disposal of Surplus Library Stock » (Cession du stock de livre en surplus - sic ! - de la bibliothèque), mais elle a été rendue publique tout récemment par la publication d'un catalogue de ventes de la maison Bonhams de Londres, une des plus importantes salle de ventes publiques de Grande-Bretagne.

L'émotion est énorme dans les milieux culturels du Pays de Galles, dans le reste de la Grande-Bretagne et elle va l'être bientôt dans toute l'Europe et dans le monde entier. Cette vente qui devrait débuter dans les prochaines semaines, portera une atteinte irréparable au patrimoine de Cardiff et du Pays de Galles.

Il faut savoir que Cardiff qui était alors une ville riche et prospère avait formé l'espoir à la fin du XIXe siècle d'accueillir la future Bibliothèque nationale du Pays de Galles. Ce projet qui remontait au XVIIIe siècle, s'était précisé à partir de 1873 avec le lancement d'une campagne de collecte de fonds et de documents ; la ville d'Aberystwyth devait finalement être choisie en 1905, la construction des bâtiments allait commencer en 1911 et être achevée en 1916.

Dans cet espoir, la ville de Cardiff s'était lancée durant le dernier quart du XIXe siècle dans l'acquisition tous azimuts de livres et de manuscrits anciens pour sa Bibliothèque centrale et, en 1902, un des mécènes de la cité, John Cory, avait pu acquérir une superbe collection d'incunables imprimés à Venise, Florence, Strasbourg, Bâle et d'autres grands centres intellectuels de l'Europe de la fin du XVe siècle. La ville de Cardiff se trouva ainsi propriétaire d'un exceptionnel fonds de livres et de manuscrits anciens.

La ville d'Aberdare avait été au XIXe siècle un centre important d'édition de journaux en langue galloise et un riche fonds, provenant de cette ville, fut également acquis par Cardiff pour sa bibliothèque. De nombreux manuscrits, dont certains du Moyen Âge, qui auraient dû être envoyés à la Bibliothèque nationale galloise à Aberystwyth, se retrouvèrent aussi à Cardiff...

Les fonds qui devraient disparaître du patrimoine de la bibliothèque, comportent aussi des ouvrages sur la Réforme protestante en Europe et en Angleterre, des livres et des brochures du XVIIe siècle sur la Guerre civile anglaise, des livres rares des XVIIIe et XIXe siècles dans le domaine religieux, ceux de l'histoire, de la littérature, de l'histoire naturelle et de la géographie... La ville de Cardiff va être amputée d'une part très importante de son patrimoine culturel.

Les livres qui vont être prochainement mis en vente aux enchères et dont beaucoup sont d'une très grande rareté, devraient ramener dans les caisses de la ville plus de 3 millions de livres, soit près de 4,5 millions d'euros. Il paraît évident que les conseillers municipaux qui ont approuvé cette décision n'ont pas réalisé sa portée et sont très ignorants des réalités culturelles. Certains ne voient manifestement pas l'intérêt de conserver tous ces vieux bouquins que personne ne vient lire (il y a tout de même chaque année des dizaines d'étudiants préparant des doctorats et des chercheurs qui viennent travailler sur ces fonds très précieux) ; ils estiment que leur conservation est bien coûteuse et ils sont persuadés d'avoir pris une décision de bon sens pour le bien des habitants de la ville.

Pour se défendre, un conseiller municipal a déclaré que « Llyfr Aneirin » (le livre d'Aneirin) [1] ne serait pas mis en vente, ce qui laisse supposer que l'idée en a été un moment évoquée.

[...]

Il faut espérer que l'opération pourra être stoppée avant qu'il ne soit trop tard.

[1] http://www.gtj.org.uk/en/small/item/GTJ10900/

 

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